Unir pour un avenir vert : l’engagement citoyen pour la durabilité en Haïti

Repenser notre rapport à l’environnement

Dans un contexte où les défis environnementaux en Haïti s’aggravent, le rôle des citoyens dans la préservation de leur environnement devient plus vital que jamais. Déforestation, érosion des sols, pénurie d’eau potable et catastrophes climatiques récurrentes menacent non seulement l’écosystème, mais aussi la survie des communautés locales. Ces problématiques ont été au cœur de la conférence organisée par l’Organisation des Jeunes Acteurs pour le Changement (JEACHA), le 11 décembre 2024. Placée sous le thème « Engagement citoyen et durabilité environnementale : Ensemble pour une Haïti résiliente et prospère », cette rencontre, modérée par Anaika Rose Myriame Sylvaince et animée par l’agronome Herby-Subner Lafleur, a permis d’explorer des solutions concrètes pour mobiliser les citoyens autour d’une gestion durable de l’environnement.

Les défis environnementaux : Une menace immédiate pour Haïti

Haïti subit les conséquences d’une gestion non durable de ses ressources naturelles, amplifiées par des faiblesses structurelles et un manque de politiques adaptées. La déforestation massive, qui a détruit près de 98 % des forêts du pays, expose les sols à l’érosion, réduit leur fertilité et compromet la productivité agricole. En parallèle, la pollution des rivières et la déforestation perturbent les cycles hydrologiques, rendant l’accès à l’eau potable de plus en plus difficile pour des milliers de familles. Par ailleurs, le changement climatique, caractérisé par des cyclones fréquents, des sécheresses prolongées et des inondations destructrices, aggravent la vulnérabilité des communautés rurales. Ces problématiques ne sont pas uniquement environnementales. Elles affectent la sécurité alimentaire, provoquent des déplacements massifs de populations et renforcent la dépendance d’Haïti à l’aide internationale.

Pourquoi l’engagement citoyen est la clé ?

L’agronome Herby-Subner Lafleur, intervenant principal de cette conférence, a insisté sur un point crucial : l’État ne peut relever seul ces défis. Une approche inclusive, impliquant les citoyens, est nécessaire pour proposer des solutions ancrées dans les réalités locales. Les citoyens, forts de leur connaissance des besoins et contraintes de leurs communautés, peuvent concevoir et mettre en œuvre des initiatives durables et efficaces. Cette implication est également essentielle pour créer une culture de responsabilité collective. Une prise de conscience des impacts des gestes quotidiens peut transformer radicalement la gestion des ressources et réduire la dépendance du pays à l’aide externe. Un engagement citoyen fort permet ainsi d’instaurer des solutions durables et autonomes, diminuant la nécessité d’une intervention internationale.

Des stratégies réalistes pour un changement durable

Lors de son intervention, Lafleur a proposé des approches pragmatiques pour stimuler l’implication citoyenne. Tout d’abord, il a souligné l’importance de l’éducation et de la sensibilisation. Intégrer l’éducation environnementale dans les programmes scolaires pourrait sensibiliser les jeunes dès leur plus jeune âge, tandis que des campagnes médiatiques à grande échelle pourraient promouvoir des pratiques comme le reboisement et la gestion des déchets. Ensuite, le renforcement des capacités locales est primordial. Former les agriculteurs et les pêcheurs à des techniques durables, telles que l’agroforesterie ou la pêche responsable, contribuerait à préserver les ressources naturelles tout en améliorant leurs moyens de subsistance. Soutenir des initiatives d’entrepreneuriat vert, comme l’apiculture et l’écotourisme, offriraient également des opportunités économiques tout en protégeant l’environnement. Enfin, des politiques incitatives telles que l’instauration de subventions pour les pratiques agricoles durables et des incitations fiscales pour les projets de reboisement ou d’énergie renouvelable encourageraient davantage d’actions positives en faveur de l’environnement.

Des bénéfices tangibles pour Haïti

Un engagement citoyen structuré et efficace peut générer des résultats concrets et durables. En restaurant les écosystèmes, Haïti pourrait réduire l’impact des inondations et des sécheresses tout en renforçant sa sécurité alimentaire. La création d’emplois verts stimulera les économies locales tout en réduisant les coûts liés à la gestion des crises environnementales. De plus, les projets communautaires renforceront la solidarité entre les citoyens, favorisant une culture de responsabilité collective et d’unité autour d’une cause commune.

JEACHA : Un modèle de mobilisation pour le changement

À travers cette conférence, JEACHA démontre qu’un avenir meilleur pour Haïti est possible lorsque la jeunesse, les experts et les leaders unissent leurs efforts. Grâce à la modération de Anaika  et à l’expertise de l’agronome Lafleur, cet événement a initié un dialogue structuré et inspiré des actions concrètes à l’échelle locale et nationale.

Construire une Haïti durable, un effort collectif

L’avenir d’Haïti repose sur la mobilisation collective. Chaque citoyen, entreprise, ONG et institution publique doit jouer son rôle pour transformer les défis environnementaux en opportunités. Comme l’a rappelé Lafleur : « Agir aujourd’hui, c’est garantir un avenir durable pour les générations futures. » JEACHA s’impose comme un acteur clé dans ce combat, promouvant une approche participative et des solutions réalistes. En pensant globalement et en agissant localement, Haïti peut redevenir un modèle de durabilité et d’innovation environnementale. Ensemble, bâtissons un avenir où chaque geste compte et où chaque citoyen est un acteur du changement.