Une jeunesse entre feu et fumée : chroniques d’un combat quotidien

Ils sont jeunes, brillants, passionnés. Pourtant, leur avenir semble s’effacer au rythme des tirs, de l’exil, de la peur. En Haïti, en 2025, être jeune, c’est survivre plus que vivre. Ce texte donne voix à une génération entre feu et fumée, qui refuse malgré tout de s’éteindre. Une génération énergique, une jeunesse pleine d’idées, de créativité, de rêves et d’audace. Ils croyaient pouvoir changer le monde ou du moins, faire bouger Haïti. Mais les jours passent et c’est un autre film qu’on leur projette. Celui d’une génération sacrifiée, coincée entre balles perdues et projets avortés. En 2025, les armes parlent plus fort que les voix. Les espoirs s’évaporent, les talents fuient, l’envie s’épuise. Et pourtant… Ils sont toujours là.


Depuis des années, la crise sévit, mais aujourd’hui, elle s’est implantée comme une maladie chronique. L’insécurité est devenue une routine, les gangs armés dictent leur loi, les écoles ferment, les rues se vident, les rêves s’étiolent. Comment construire un avenir quand l’idée même de demain fait peur ? Comment être utile à sa société quand cette société vous considère comme invisible, voire encombrant ? Une jeunesse énergique, brillante, bouillonnante, mais condamnée à l’attente, au silence ou à l’exil. Et pourtant, il y a encore des battements de cœur. Encore des voix qui s’élèvent, même faiblement. Des jeunes qui refusent de plier, qui créent, qui s’organisent, qui innovent dans l’ombre. Ils enseignent, ils aident, ils soignent, ils nourrissent, ils écrivent, ils inspirent. Parce qu’être jeune en Haïti, aujourd’hui, c’est un acte de bravoure. C’est résister à l’effacement, c’est refuser de devenir fantôme dans son propre pays. Car comme le dit Boris Cyrulnik, « La poésie est désuète pour ceux qui en sont gavés, mais quand le réel est insupportable, elle prend valeur d’une arme de survie ». Et ces jeunes, même dans le chaos, transforment leur douleur en expression, leur révolte en création, leur peur en courage.


C’est cette force silencieuse qu’il faut regarder de près. Cette capacité de se relever chaque jour, malgré tout. Non pas dans un héroïsme aveugle, mais dans un refus simple et tenace d’abandonner. Nous avons le droit de pleurer, de crier, de douter, mais nous avons aussi le devoir de continuer, ensemble. Car si nous, la jeunesse, abandonnons, qui restera pour raconter notre histoire ? Nous sommes la mémoire du présent et la promesse d’un avenir différent. Il ne s’agit plus seulement de rêver un autre pays, mais de survivre assez longtemps pour le construire, même dans les décombres, on peut planter des graines. Si tu es jeune, que tu lis ces mots et que tu sens ce poids lourd dans ta poitrine… sache que tu n’es pas seul(e). Ton combat silencieux, ta fatigue, tes questions, tout cela a du sens. Ce pays semble ne rien te donner, mais chaque jour où tu continues d’y croire, tu le sauves un peu. Notre rôle ne s’évaporera pas. Il est en gestation, pas en disparition. Notre énergie, ils ne pourront pas la voler. Car même dans la fumée, même dans le noir, une étincelle peut suffire à rallumer la flamme.

 

Elmine Mondestin

Responsable des Relations Publiques de JEACHA

4 réflexions sur “Une jeunesse entre feu et fumée : chroniques d’un combat quotidien”

    1. DOLNE J. Dario

      On l’attendra, cette étincelle. Nous avons grandi au cœur d’une génération marquée par les crises contemporaines, mais qui, avec le temps et les épreuves, a su faire preuve de résilience et de détermination. Malgré l’absence apparente d’espoir, nous gardons la foi. Que cette étincelle, un jour, puisse réellement nous illuminer

  1. Peu importe les vicissitudes que vous rencontrez, essayer toujours de faire un pas en avant, c’est ça l’essentiel, car :
    « Ou se sèl moun ki gen pouvwa pou w kreye chimen ou,
    pouvwa pou w leve tèt ou
    Kidonk pran san w, pran tan w pou w fè lavi w briye jodi a e pandan tout egzistans ou ! »

  2. Luckencia JOSEPH

    Les jeunes jouent un rôle important dans le façonnement de notre société. Malgré les difficultés,le désespoir qu’ apportent le pays,rien n est statique tout est en mouvement. On doit vivre chaque jour comme si c’ est aujourd’hui en posant des actions. On avance vers une autre génération et cette génération là reposera sur nos actions. Les jeunes ont des raisons de continuer à Poser de bonne action. La vie est comme une bicyclette,il faut avancer pour ne pas perdre la équilibre ( Albert Einstein)

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